Les constructeurs : Valentin PURREY

Les bordelais connaissent peu la société fondée par Valentin PURREY. Celui-ci est né en 1861, dans le Lot-et-Garonne ; en 1869 ses parents aménagent à Bordeaux, rue Bertrand de Goth. Valentin alla souvent sur le pont de Cauderès pour voir passer les trains. Il suivit les cours de l’Ecole supérieur de Commerce et d’Industrie de Bordeaux, puis effectue un séjour en Argentine, et est embauché par les tramways de Barcelone où, à l’âge de 26 ans, il construira une automotrice à vapeur dont les faibles poids et encombrement le fit remarquer, en 1887, parmi les ingénieurs de l’époque.

Il rentre à Bordeaux et installe un atelier au 231 rue d’Ornano. Au même moment les tramways hippomobiles de Paris décident de passer à la traction vapeur. Purrey est le seul à répondre. Il motorise une ancienne voiture à cheval. Elle fait peu de bruit et peu de fumée, ce qui lui vaut de remporter une commande de 6 autres automotrices. En 1909 Purrey aura livré 98 emblématiques automotrices au réseau parisien, et en aura remotorisé 62 autres.

Purrey est désormais à l’étroit. Il déménage sur un terrain libre au début du Boulevard Jean-Jacques Bosc (aujourd’hui du 1 au 31, côté Bègles).

Curieusement, l’usine ne fut pas raccordée immédiatement au faisceau de la Gare St-Jean, et les matériels les plus lourds furent acheminés en roulant directement sur la chaussée du boulevard, causant des dégradations qui valurent à Purrey des relations tumultueuses avec la municipalité bordelaise !

Les réussites techniques de Purrey déclencha l’intérêt des grandes compagnies ferroviaires, désireuses de remplacer des trains de lignes secondaires par des automotrices plus souples et plus rentables. La première automotrice Purrey, à 3 essieux, pour lignes secondaires fait ses essais sur la ligne Bordeaux – Eymet en 1903, sa stabilité à 74 km/h est une réussite technique.

Première automotrice Purrey entre Bordeaux et Eymet.

Les restrictions en charbon de la guerre de 14-18 mit fin aux automotrices à vapeur en général. Fait exceptionnel, une dernière automotrice Purrey assurait encore un service, en 1932, pour le PLM, entre Chasse et Givors.

Curieusement Purrey n’aura jamais rien vendu au Midi… Mais ses machines circuleront en Italie, au Portugal, en Suède, en Argentine, et même en Australie et en Tasmanie.