Les constructeurs : Dyle & Bacalan

Le plus connu des constructeurs bordelais est certainement DYLE & BACALAN. Récapitulatif historique :

  • 1854 : M. Maldant, constructeur de chaudières et pompes à feu, fonde les Ateliers de Bacalan (matériel ferroviaire et maritime). Ils sont repris par M. Arman qui les nomme « Ateliers Bordelais », puis par la « Compagnie des Chantiers et Ateliers de l’Océan » (chaudières, entre autres) qui emploiera jusqu’à 3000 ouvriers. Cette société fabriquera l’un des premiers cuirassés.
  • 1871 : faillite. 1871 : liquidation.
  • 1872 : M. Delahante la reprend, lui rend son nom initial de « Ateliers de Bacalan ».
  • 1877 : construction de wagons pour transport de bidons à lait. Un exemplaire est aujourd’hui préservé dans l’Eure ; c’est le plus ancien wagon classé Monument Historique.
  • vers 1880 – 1890 : construction de wagons pour les Chemins de Fer Economiques de la Gironde. Plusieurs exemplaires préservés en état moyen au Train Touristique de Guîtres (3 wagons couverts, 2 wagons tombereaux, 1 wagons plateau, 1 wagon grue).
  • 1879 : fusion avec les Ateliers de la Dyle à Louvain (Belgique).
  • 1892 : la production ferroviaire est plus importante que la construction navale.
  • 1896 : construction de voitures pour le Tramway de Cadillac. Un exemplaire est aujourd’hui préservé en Région Parisienne.
  • 1911 : alors que les châssis d’avion sont fabriqués en bois, D & B expose un modèle d’un genre nouveau, en acier.
  • 1912-1915 : construction d’automotrices électriques pour la Cie du P.-O. et la Cie du Midi. Un exemplaire, bien que classé Monument Historique, est scandaleusement laissé en ruine par la SNCF au Dépôt de Limoges, malgré la volonté du Ministère de la Culture.
  • 1914 : D & B monte un nouveau site de production à St-Denis, pour palier celui de la Dyle, perdu en raison de l’occupation allemande de la Belgique.
  • 1924 : l’ensemble des employés, sur tous les sites y compris la Belgique, est de 5000 ouvriers. Le site de la Dyle est reconstruit. L’ensemble de la surface des sites est de 740.000 m2.
  • 1925 : création d’un bureau d’études aéronautiques.
  • Après 1927 : D & B construit des wagons à minerai, des automotrices, des voitures à voyageurs, des tenders de locomotives, et compte parmi ses clients la Compagnie Internationale des Wagons-Lits. D & B possède aussi un site de production sur le Quai de Queyries à La Bastide.
    D & B se fait connaître aussi par la construction d’installations frigorifiques industrielles, y compris pour les navires.
    La construction de matériel roulant est aussi confiée au site belge de la Dyle.
    D & B construit aussi des lignes de chemin de fer à l’étranger, mais aussi celle du téléphérique de l’Aiguille du Midi (1927).
  • 19?? : Dyle & Bacalan devient la Société Aérienne Bordelaise (SAB) (mais la production ferroviaire reste identifiée D & B).
  • 1929-1931 : construction pour la Compagnie du PLM de 195 voitures à voyageurs de type C11, convertibles en voitures ambulances pour l’Armée (voitures « sanitarisables »). Au moins 7 voitures sont aujourd’hui préservées, dont 6 sont classées par les Monuments Historiques.
  • 1935 : la SAB devient Société Aéronautique du Sud-Ouest (SASO)
  • 1936 : construction de rames automotrices Z-4100, qui desservirent la ligne de la Pointe-de-Grave jusque dans les années 1980. Au moins une voiture est préservé à Martel.
  • 1937 : la SASO est incorporée à la SNCASO.

Ce constructeur semble avoir construit également des ouvrages d’art ferroviaires, tout au moins il en a construit un de manière certaine : un pont réalisé en 1903 sur le canal du Lac de Soustons pour la Cie du Ch. de Fer de Soustons à Léon (qui fusionna avec les Voies Ferrées des Landes en 1916). Il porte aujourd’hui une piste cyclable. 1

Etrangement, la construction ferroviaire de Dyle & Bacalan a failli tomber dans l’oubli, y compris en plein quartier Bacalan, alors que plusieurs éléments de ce patrimoine sont aujourd’hui préservés (deux voitures circulent toujours, dans la rame touristique de la 141-R-420).


1 : contribution de Jean-Pierre Mabille.