La Compagnie du Midi

Emile et Isaac Péreire sont nés à Bordeaux, le premier étant ingénieur, le second étant très tôt immergé dans le milieu de la finance. Ils vont rapidement s’intéresser au chemin de fer. Emile commence par être actionnaire de la première ligne française, de Paris à Saint-Germain-en-Laye.

En 1852 ils récupèrent la ligne de Bordeaux – La Teste, dont on sait déjà qu’elle est l’amorce de la ligne vers l’Espagne. Quelques mois après ils obtiennent la concession des lignes Bordeaux-Cette, Bordeaux-Lamothe-Bayonne, et les directions de Mont-de-Marsan, Dax, Narbonne et Perpignan. La Compagnie du Midi est alors fondée le 5 novembre.

Comme le projet menaçait de ruiner les bateliers du Canal latéral à la Garonne, les frères Péreire englobèrent celui-ci pour former la « Compagnie des chemins de fer du Midi et du Canal latéral à la Garonne ». Evidemment, l’activité du canal fut anéantie, mais de nombreux bateliers purent se reconvertir dans les métiers ferroviaires.

Bordeaux fut donc la « capitale » du réseau, puisque celui-ci est le seul de France à ne pas atteindre Paris.

En 1934 le Midi et le P.O. sont réunis sous le nom « P.-O. – Midi » afin de se renforcer mutuellement.

Quatre ans plus tard, toutes les compagnies françaises furent cette fois fusionner pour former la Société Nationale des Chemins de Fer Français.

Contrairement à ses concurrentes, la Compagnie du Midi n’aura pas laissé beaucoup de bâtiments typiques, hormis les plus beaux, à commencer par ceux de Bordeaux et Toulouse (qui sont tous deux l’œuvre de l’architecte Marius Toudoire). Des bâtiments plus modestes, à murs à poutres apparentes à la mode landaise, ont fait les frais d’une modernisation sans pitié. Ce patrimoine unique, les générations futures auront peut-être le goût et l’intelligence de le reconstruire.

En revanche, les anciennes lignes électrifiées du Midi ont quasiment toutes gardé leurs supports de caténaires en ogive, dont l’aspect esthétique est réputé bien au delà de la région. On peut en admirer une belle perspective vers l’Ouest depuis le pont routier qui passe au-dessus de la Gare de Talence-Médoquine (av. de la Mission Haut-Brion), avec la ligne vers La Teste et Bayonne longée par le départ de la Ceinture.